Exposition Esterhazy à la Pinacothèque

Visite de l'exposition "La naissance du Musée de Budapest, Les Esterhazy, princes et collectionneurs" à la Pinacothèque du 26 janvier 2011 au 29 mai 2011.
Cinquante tableaux acquis par la famille Esterhazy et prêtés exceptionnellement par le musée des Beaux-Arts de Budapest s’installeront dans les nouvelles salles de la Pinacothèque. Parmi ces œuvres, toutes datées des XVIe et XVIIe siècles, on trouvera dix-sept tableaux de l’école du Nord, quinze de l’école italienne, les autres ayant été réalisés par les écoles espagnole, française et allemande.

Pour l’inauguration de ses nouveaux espaces, la Pinacothèque de Paris organise une exposition exceptionnelle autour d’un thème majeur : la naissance d’un musée. La Pinacothèque de Paris présentera ainsi les chefs-d’oeuvre de la collection des princes Esterházy, cinquante tableaux anciens exceptionnels illustrant le goût et le faste de ces grands aristocrates hongrois. Cette collection, l’une des plus réputées d’Europe au XIXe siècle, forme aujourd’hui une partie de la collection de pintures du musée des Beaux-Arts de Budapest qui offre au public français de la découvrir pour la première fois.

Grande famille nobiliaire hongroise dont les origines remontent au Moyen Âge, les Esterházy, fidèles à la couronne impériale des Habsbourg, ont servi l’Autriche aussi bien dans l’armée que dans l’administration. Dès le XVIIe siècle, les princes Esterházy – le grand palatin Paul (1635-1713) et Nicolas Ier « le Magnifique » (1714-1790) – constituent leur collection d’art comme témoignage de leur magnificence. La collection atteint son apogée avec Nicolas II (1765-1833), mécène et amateur éclairé ; elle comprend à la mort de celui-ci 1156 tableaux. En présentant cet ensemble remarquable, conjointement avec la collection des Romanov, la Pinacothèque de Paris souhaite retracer l’histoire du goût chez les élites européennes au début du XIXe siècle. La Pinacothèque propose ainsi une vision originale de l’Europe de l’art, née des échanges culturels et de la circulation des oeuvres, parfois bouleversée par l’Histoire. Nicolas II Esterházy donne à sa collection une empreinte universelle. Ses acquisitions portent sur toutes les grandes écoles européennes. Avec toutefois chez ce grand amateur une prédilection particulière pour l’art italien, comme en témoignent les deux chefs-d’oeuvre de Raphaël présentés dans l’exposition : La Madone Esterházy et le Portrait d’un jeune homme, ce dernier provenant de la prestigieuse collection romaine Barberini. Dans la ville éternelle, Nicolas II acquiert également le Paysage romain de Claude Lorrain. La collection compte d’autres grands noms du classicisme français : Champaigne, La Hyre, Mignard. La peinture hollandaise et flamande est représentée à travers des exemples variés et de grande qualité. Les portraits de Hals côtoient les paysages de Ruysdael ou encore les scènes de genre de Teniers et Steen. Le remarquable Paysage montagneux de Brueghel l’Ancien offre à voir une vue panoramique au relief mouvementé. L’école espagnole entre plus tard dans la collection : le fils de Nicolas II, Paul Antoine (1786-1866), acquiert la plupart des tableaux à Londres où il est alors ambassadeur. Murillo, Zurbaran, Cano rejoignent les cimaises des Esterházy. Dès l’origine, Nicolas II a organisé sa collection par écoles ; le parcours de l’exposition respecte donc cette volonté initiale. Il envisage d’abord sa galerie idéale au château familial d’Eisenstadt. Vite exigu, cet édifice est délaissé au profit du château de Pottendorf. Cependant les guerres napoléoniennes et les catastrophes naturelles ne permettent pas de réaliser ce projet. La collection itinérante s’installe pour un temps au château de Laxenbourg, près de Vienne, avant de rejoindre la capitale autrichienne où elle éblouit les artistes, l’élite cultivée et les voyageurs distingués. Par souci patriotique, la collection est déplacée, en 1865, à Budapest (encore appelée Pest à cette époque). Dans l’embarras financier, la famille Esterházy se résout finalement à la vendre à l’État hongrois en 1870. Elle forme depuis le coeur de la collection du musée des Beaux-Arts de Budapest. L’exposition de la Pinacothèque de Paris offre une occasion unique d’admirer cette collection princière magnifique, symbole de la richesse artistique austro-hongroise d’une époque passée et vitrine emblématique d’un grand musée de peinture actuel.

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